Égalité des chances : 6 chiffres qui invitent à changer nos pratiques

Chaque 5 décembre, la Journée mondiale de l’égalité des chances remet le sujet sur la table.
Mais l’enjeu dépasse largement cette date annuelle.
C’est un marqueur de santé démocratique, de cohésion sociale… et de performance collective.

Derrière l’expression “égalité des chances”, il y a une idée simple : personne ne devrait être freiné par son sexe, son origine, son handicap, son milieu social ou son état de santé pour étudier, travailler ou évoluer.

La réalité est plus nuancée.

Voici 6 chiffres qui éclairent les lignes de fracture… et ce qu’on peut faire pour y répondre.

Résumé des points clés

  • 75 % des Français perçoivent une société injuste.
  • 14,9 % d’écart salarial femmes-hommes.
  • 38 % des personnes handicapées en emploi vs 68 % pour l’ensemble de la population.
  • 6,2 % de femmes dirigeantes dans le CAC 40.
  • Taux de chômage doublé pour les personnes immigrées.
  • Santé plus fragile chez les salariés les moins qualifiés.

Qu’est-ce que l’égalité des chances ?

L’égalité des chances désigne le principe selon lequel chacun doit pouvoir accéder aux mêmes opportunités — étudier, travailler, évoluer — quels que soient son sexe, son origine, son handicap, son milieu social ou son état de santé.
Elle vise à réduire l’impact des déterminismes personnels ou sociaux pour que les parcours dépendent avant tout des compétences, et non des caractéristiques individuelles.

1. L’égalité femmes-hommes : une base qui n’est pas encore solide

En 2023, les femmes gagnaient en moyenne 14,2 % de moins que les hommes, à poste équivalent.
Ce n’est pas un “résidu”. C’est un écart structurel.

L’égalité des chances commence pourtant par là : les mêmes responsabilités, les mêmes salaires.

Source : INSEE, Femmes-Hommes 2023

2. Le handicap : un décalage majeur dans l’accès à l’emploi

Seules 38 % des personnes reconnues handicapées sont en emploi, contre 68 % de l’ensemble de la population.
Le chiffre montre un décalage profond entre les intentions et la réalité.

L’égalité des chances passe par l’accessibilité, mais aussi par des pratiques d’intégration et de maintien plus adaptées.

Source : DARES, Le handicap en chiffres – 2022

3. L’accès aux responsabilités : un plafond de verre encore présent

Les femmes n’occupent que 6,25 % des postes de direction des entreprises du CAC 40.
Un signal fort : l’accès aux opportunités ne se joue pas qu’au moment du recrutement, mais tout au long des parcours.

Source : Banque de France 2023

4. L’origine : un facteur qui pèse encore sur l’accès à l’emploi

Le taux de chômage est de 11,2 % pour les personnes nées à l’étranger, contre 5,6 % pour les personnes nées en France sans ascendance migratoire.
Le CV ne raconte pas tout… mais il filtre encore beaucoup.

Source : INSEE, Observatoire des inégalités, 2023

5. Santé et conditions de travail : l’inégalité invisible

Les salariés les moins qualifiés déclarent davantage :
– une mauvaise santé,
– du surpoids,
– un tabagisme plus élevé.
Les conditions de travail influencent directement l’état de santé et donc la capacité à évoluer.

L’égalité des chances, c’est aussi offrir à chacun un environnement supportable, soutenable et sûr.

Source : INSEE, Santé et travail 2023

6. Perception : un sentiment d’injustice qui s’installe

75 % des Français estiment vivre dans une société injuste.
Derrière ce chiffre, un besoin clair : transparence, équité, explication.

Les salariés attendent des organisations qu’elles prennent leur part.

Source : Baromètre d’opinion annuel du ministère des Solidarités 2022

Ce que ces chiffres nous racontent

Ils ne parlent pas seulement de société.
Ils parlent :

  • d’accès à la formation,
  • de gestion des carrières,
  • de recrutement,
  • d’équité salariale,
  • de culture managériale,
  • de santé au travail,
  • de représentations collectives.

L’égalité des chances se construit dans ces détails du quotidien, bien plus que dans les grands discours.

Comment agir au sein de votre organisation

Pas besoin d’une stratégie monumentale pour progresser.
On peut agir à plusieurs niveaux :

  • Réduire les biais dans les recrutements.
  • Intégrer et accompagner les nouveaux arrivants de façon équitable.
  • Mieux soutenir les personnes handicapées à chaque étape (recrutement, intégration, maintien).
  • Former les managers à repérer les situations de déséquilibre.
  • Donner de la visibilité aux parcours diversifiés.
  • Créer des espaces de dialogue sans jugement.
  • Ancrer plusieurs temps forts dans l’année pour maintenir la dynamique (pas seulement la SEEPH).

Chaque geste compte.
Et mis bout à bout, ils façonnent une culture plus juste.

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