Sensibiliser aux handicaps en entreprise [le guide complet]

La Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) est chaque année un moment fort pour mobiliser les organisations. Pourtant, comme l’a rappelé Emeline Robin, consultante-formatrice chez Diversidées, la sensibilisation ne doit pas se limiter à un rendez-vous ponctuel : c’est un processus continu qui transforme durablement les représentations et les pratiques.

Dans ce guide, nous reprenons la trame de son intervention pour proposer un contenu clair, documenté et actionnable.

1. Pourquoi sensibiliser au handicap ?

Dès l’ouverture de son intervention, Emeline Robin insiste :

« Sensibiliser au handicap, ce n’est pas cocher une case. C’est faire évoluer les regards, casser les stéréotypes et permettre à chacun de trouver sa place dans l’organisation. »

Quelques repères clés :

  • 1 personne sur 2 sera concernée directement ou indirectement par le handicap au cours de sa vie professionnelle.
  • 85 % des handicaps sont invisibles, ce qui explique pourquoi les préjugés persistent.
  • Le handicap est le 1er motif de discrimination saisi par le Défenseur des droits (21 % des cas en 2023).

Sensibiliser, c’est donc :

  • Répondre à une réalité vécue par vos collaborateurs.
  • Prévenir les discriminations.
  • Favoriser un climat de confiance et d’inclusion.

2. Comprendre les différentes formes de handicap

Emeline Robin rappelle qu’il est essentiel de dépasser une vision réductrice. Le handicap n’est pas seulement moteur ou visible.

  1. Handicap mental : déficiences intellectuelles (trisomie 21, syndrome X fragile, polyhandicap).
  2. Handicap moteur : limitations liées aux déplacements ou aux gestes (ex. : infirmité motrice cérébrale, amputation, mobilité réduite).
  3. Handicap cognitif : troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, troubles de la mémoire).
  4. Handicap sensoriel : déficiences de la vue, de l’ouïe, du goût, de l’odorat.
  5. Handicap psychique : troubles de la santé mentale (dépression, bipolarité, schizophrénie…).
  6. Maladies invalidantes : pathologies chroniques ou évolutives (diabète, cancer, VIH, sclérose en plaques, etc.).

« Comprendre ces six familles de handicap, c’est ouvrir le champ des possibles. On se rend compte qu’il y a mille façons de vivre, travailler et collaborer avec un handicap. » – Emeline Robin

3. Déconstruire les idées reçues

Lors de la conférence, plusieurs stéréotypes sont revenus dans les échanges :

  • « Les personnes handicapées sont moins productives. »
  • « Accueillir un salarié handicapé coûte cher. »
  • « Le handicap, c’est forcément visible. »

Pourtant :

  • Seules 10 % des situations nécessitent un aménagement technique coûteux. La plupart concernent des ajustements organisationnels (horaires, télétravail, répartition des tâches).
  • Les compétences et l’engagement ne dépendent pas d’une situation de santé.
  • La majorité des handicaps étant invisibles, ne pas sensibiliser expose à des incompréhensions et tensions au travail.

« La méconnaissance nourrit la peur. Plus on parle du handicap, plus on l’humanise et plus il devient naturel dans les équipes. » – Emeline Robin

4. Les leviers de sensibilisation efficaces

Miser sur l’expérience

Emeline Robin l’explique :

« Quand on vit une mise en situation – que ce soit en portant un masque de simulation visuelle ou en suivant un parcours avec un fauteuil – on comprend avec son corps et son émotion. C’est ce vécu qui change durablement les pratiques. »

Varier les formats

Pour toucher tous les profils de collaborateurs, Diversidées propose plusieurs approches complémentaires :

  • Jeux et quiz (ex. The Big Quiz) : pédagogie ludique et virale.
  • Expositions (ex. Exposition People) : portraits et récits marquants.
  • Escape games (ex. Handicap Enigma) : enquêtes collaboratives sur l’inclusion.
  • Conférences et témoignages : prise de parole d’experts et de personnes concernées.

S’appuyer sur les temps forts

Organiser vos actions autour du calendrier officiel (Journée internationale des personnes handicapées, SEEPH, Semaine QVT, Journée mondiale de la santé mentale…) permet de donner une résonance plus large.

5. Bonnes pratiques pour réussir vos actions

Pour transformer l’essai, Emeline Robin recommande :

  1. Impliquer la direction pour donner du poids et inscrire la démarche dans la stratégie globale.
  2. Adapter les formats aux publics : un manager n’a pas les mêmes besoins qu’un collaborateur terrain.
  3. Encourager la parole : créer des espaces où les questions sont possibles, sans tabou.
  4. Évaluer et suivre : mesurer la participation, recueillir les impressions, ajuster les formats.
  5. Inscrire la sensibilisation dans la durée : privilégier un rythme régulier plutôt qu’un « one shot ».

6. Aller plus loin : former et accompagner

La sensibilisation est une première étape. Elle doit s’accompagner de dispositifs pérennes :

Ces formations donnent les moyens concrets d’agir : connaissance du cadre légal, outils de compensation, accompagnement des collaborateurs.

À votre tour de jouer

Sensibiliser au handicap, ce n’est pas un supplément d’âme : c’est un enjeu stratégique pour l’entreprise. Comme l’a souligné Emeline Robin :

« Le handicap, ce n’est pas un sujet périphérique. C’est une question de justice sociale et d’efficacité collective. »

👉 Découvrez aussi d’autres formats immersifs pour aller plus loin : Exposition Psychique, Ni oui ni non – santé mentale, Escape Game Mission Égalité & Handicap.

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